[RP] Mystérieuse apparition au gîte des Loups...

Sur la place publique du repère des Loups, les gens se racontaient leurs derniers périples sanglants. Certains se ventaient leurs mérites au combat, alors que d’autre plus discrets, étalaient les ravages qu’ils avait dû affrontés.

Tout à coup, un homme à la voix forte et puissante cria :

- Regardez ! Regardez !

Les gens cessèrent alors de discourir pour se tourner en direction de ce qui causait l’émoi de cet homme. Quelque chose semblait approcher de l’Antre des Loups. Trop loin encore pour pouvoir discerner avec exactitude ce dont il s’agissait. Les joyeuses discussion firent place à un silence de mort. Quelques braves s’approchèrent, épée à la main, de cette forme encore floue. Même les chevaux cessèrent de piaffer, sentant le danger approcher.

La chose approchait lentement… très lentement… tous retenaient leur souffle.

C’est alors qu’ils la virent clairement. Une magnifique monture blanche ailée, à la crinière argentée. La bête semblait épuisée, à bout de force. Du sang perlait sur son flanc droit. Elle n’était nullement intimidée par tous les regards braqués sur elle.

À quelques pas de la foule, l’animal s’arrêta net. Le geste brusque fit tomber son cavalier sur le carrelage de pierres brûlantes. Le corps ne feignit pas même le moindre soubresaut.

Un badaud armé d’une hache à double lames, s’avança prudemment vers le corps inanimé. Il scruta l’horizon, à la recherche de d’autres cavaliers, craignant un stratagème ennemi. Mais il ne vit rien.

Il contourna l’animal et ses yeux s’agrandirent à la vue du petit corps sans vie. Une magnifique Elfe gisait sur le sol. Ces longs cheveux blonds étaient plaqués sur son visage délicat. Sa peau meurtrie et ses vêtements en lambeaux en disaient long sur le combat fatal que la jeune femme avait dû affronter.

La foule faisait maintenant un cercle autour de la jeune victime. Tous étaient curieux de voir de leurs propres yeux ce qu’il en retournait.

La doyenne du village se pencha sur l’Elfe et tendit l’oreille contre sa bouche.

- Elle respire !!! Elle est vivante !!! Allez vite quérir notre chef.

On avait prévenu Kerhad de l'évenemment par un bien etrange emissaire. Il était venu aussi vite qu'il le pouvait.
Un corps de femme innerte au milieu de son fief, voila qui était mauvais pour les affaires, pourtant ce n'etait pas la raison de sa venue précipitée.

Kerhad avait beau être un bandit, il n'en était pas moins un gentillhomme, et laisser une femme ainsi sans agir n'était pas dans ses préceptes de vie.

A son arrivée, il s'empressa de pousser les badauds pour se frayer un passage. Voila qui était devenu le centre d'interet de bien des gens. En effet c'etait très mauvais pour les affaires, car pendant ce temps tous ces gens ne travaillaient pas pour lui.

-Faites place bon sang.

Enfin Kerhad était devant le corps semblant sans vie de la jeune femme, ou du moins ce qui semblait être une jeune femme....Ou plutot elfe, comme Kerhad put le juger lorsqu'il s'approcha d'aventage, apercevant de longues oreilles cachées sous une magnifique chevelure -quoique légerement ébourrifée- blonde.

Kerhad s'agenouilla aupres d'elle, dégagea la chevelure du visage de la femme et posa sa main sur son front, esperant y trouver au moins un peu de chaleure.

Elle respirait c'était une certitude, mais son front était chaud, très chaud... Si cela signifiait au moins qu'elle n'était pas un cadavre -ce qui somme toute était une bonne nouvelle- cela impliquait un autre fait bien plus inquiétant: elle était certainement malade, ou du moins avait besoin de soin.

-Allez vite me preparer une chambre, du linge propre et de l'eau.

La doyenne répeta ces mots a un groupe de jeunes badauds qui s'executèrent.

Kerhad la redressa en position assise avant de placer ses bras derriere son dos et sous ses jambes afin de la soulever. Une fois dans ses bras etrangement elle paraissait si lègère. C'etait la premiere fois que Kerhad approchait de si pres une elfe. Il esperait au moins que les soins a leur apporter ne sont pas trop differents de ceux qu'on applique aux humains.

Kerhad en profita pour jeter un oeil a son visage qui transparaissait de fatigue, mais qui laissait entrevoir une beauté hypnotisante. Si ses getes n'avaient pas écoutés sa raison, il est vraisemblable qu'il aurait été tenté de l'embrasser. Mais là n'était pas le lieu et encore moins le moment.

Kerhad avanca vers la maison où le groupe d'hommes était parti préparer une chambre. Il essayait d'aller au plus vite, mais tout en faisant attention de ne pas la brusquer. Elle semblait si fragile...Peut-etre était-ce là une quelconque ruse impériale, mais Kerhad ne pouvait décement laisser cette femme à son sort...elle avait besoin de protection et de soins, et Kerhad allait les lui apporter.


Arrivant dans la maison, les badauds lui indiquèrent l'étage. Il monta les escaliers avec cette elfe dans les bras. De loin, on aurait pu immaginer un marriage, du moins si elle avait été vetu d'une robe adequate au lieu de ces horipaux en lambeaux -qui, il ne faut pas le nier lui apportaient un certain attrait pour des yeux d'homme.

Une fois dans la chambre, kerhad la déposa délicatement sur le lit puis plonga un linge dans une bassine d'eau avant de lui appliquer sur le front.

Il s'approcha de son oreille et lui chochotta quelques mots

- Ne t'en fais pas je ne t'abandonne pas je reviens bien vite.

Se releva il interpella une des femmes du village curieuse qui était plus tôt partie préparer la chambre.

-Changez la, elle merite mieux que ces vetements en lambeaux. J'attendrais dans le couloir. Que tout le monde a part vous sorte de cette chambre.

Le bas peuple s'executa et Kerhad fut le dernier a rejoindre le pallier. Il attendait désormais que la dame eut finit son oeuvre.

Son corps était tendu, la peau glaciale et moite. Elle gisait dans des draps couvert de sueur. Les Forces obscures s'étaient emparées de la jeune Elfe. La respiration haletante, elle sentait ses forces l'abandonner. Elle détenait pourtant le pouvoir de mettre fin à ce difficile combat... vivre ou se laisser mourir. Pour Ocëannya, la mort semblait plus réconfortante que de vivre à jamais dans ce monde de haine et de fatalité. Elle qui avait su jadis voir la beauté en toutes choses qui l'entouraient, semblait avoir perdu tout espoir de connaître la paix et l'amour fraternel. Un vide immense habitait ses pensées. Ce vide qu'est l'échec pour la défense des valeurs qu'elle avait constamment défendu, était devenu aujourd'hui pour elle, une cause sans espoir. Le Mal semblait avoir triomphé... Pour elle, la décision lui apparaissait évidente; renoncer à son immortalité. Petit à petit, elle sentait son âme la quitter. Peut-être un jour habiterait-elle le corps d'un oisillon... ou encore deviendrait-elle le vent soufflant dans la Forêt enchantée ? Cette pensée ne lui apporta aucun réconfort. Rien ne pourrait soulager son coeur attristé.

C'est à ce moment qu'elle eu une apparition. Un être céleste entouré d'une lumière éblouissante lui apporta un moment de paix intérieure. Plus rien ne semblait la préoccuppée. Non... rien ne pouvait l'atteindre, pas même les Ténèbres. Ce magnifique spectre était en fait Corellon, le Maître créateur du peuple Elfique. Son immense sagesse était reconnu et très respecté depuis fort longtemps au sein des Elfes. La main sur le coeur, Ocëannya se prosterna devant son grand Maître.

- Ocëannya, mon enfant, relèves-toi. Les épreuves que tu as dû affronter ont été laborieuses, je le reconnais. Tu ne peux toutefois pas renoncer à te battre. Les temps heureux sont encore à venir. Tes valeurs sont nobles et méritent d'être défendu. Toi seule peut faire en sorte que tes idéaux triomphent du Mal. N'oublie pas Ocëannya, tu es l'élue de tous les Elfes. Tu te dois de puiser les forces qui sommeillent en ton coeur. À ta naissance, tu as hérité d'un don qu'aucun autre Elfe ne détient.

Ocëannya dirigea alors son regard sur son épaule droite. Du coup, elle se remémora les enseignements que lui avait dictés son père en regard à cette petite tache de naissance en forme d'oiseau aux ailes déployées. Son père lui avait dit que le jour venu, elle saurait utiliser ce don.

- Ocëannya, c'est ici que je dois te quitter. Sache que les Dieux sont à tout moment à tes côtés. N'oublie jamais qui tu es. Sois forte.

Des pensées s'entrechoquaient dans son esprit. Elle revit la répétition des attaques que son royaume avait subit. Le sang répandu sur ses terres, les cris de son peuple mutilé par l'ennemi, les maisons détruites, les pleurs des enfants voyant leurs parents se faire massacrer... Elle était maintenant en plein délire. Tous les membres de son corps se crispaient à chacune des visions qu'elle se remémorait. À présent elle luttait. Elle devait vivre. Son peuple avait besoin d'elle. Plus que jamais, elle défenderait ses idéaux. Elle le devait à son royaume et au peuple elfique. Elle eu soudainement une autre vision... Lui. Cet homme... celui qui avait été son protecteur... celui qui lui avait promis tant de choses... Elle tentait d'ouvrir les yeux. Elle devait revoir la lumière du jour. Lui ... qui s'était montré si doux envers elle. Sa respiration se fit halletante. Lui ... qui accablait ses plus joyeuses pensées. Elle voulait à tout prix sortir de cette ombre noire qui l'enveloppait. Il y avait eu aussi cet homme, celui qui l'avait sauvé et qui prenait à présent soin d'elle. Elle avait ressenti la bonté qui était en lieu. Vivre était à présent son ultime souhait. Qui était donc cet étranger ?

Dans un ultime combat, elle entrouvit les yeux. La pièce était emplie d'une douce lumière réconfortante. Ou était-elle ? Rien ne lui sembla familier. Cet homme... elle se souvint... il l'avait porté dans cette chambre. Ocëannya se détendit, car à présent elle se savait en sécurité. Elle devait rapidement retrouver la santé, car son peuple avait sans doute besoin d'elle. Tout lui parrut maintenant très clair. Elle connaissait dès lors sa véritable mission ; instaurer l'amour en ce bas monde ... l'amour pour son peuple et sa race, l'amour pour la liberté de chaque individu et l'Amour au sens pur... l'Amour, le vrai. C'est à ce moment qu'elle comprit que sa quête ne faisait que commencer.

Kerhad n'avait pas pu attendre patiemment derrière la porte, il avait besoin de faire quelque chose. Profitant de ce moment, il était descendu a la cuisine chercher quelques "choses" qui l'aiderait certainement a se rétablir.

Au moment où Kerhad arrivait au pallier, la porte s'ouvrit soudainement, faisant presque tomber des mains de Kerhad le plateau qu'il portait, contenant une bonne dose de victuailles.

-Sir, elle se reveille.

Kerhad pressa le pas et arriva aussi vite que lui permettait son equilibre naturel -heuresement pour lui que son sejour en prison lui avait appris a courrir très souvent avec son plateau-.

En entrant, elle était la devant lui plissant encore un peu les yeux du fait de la lumière.

-Merci, laissez moi donc seul un instant avec elle.

Kerhad posa le plateau sur le petit meuble de chevet et s'assit au bord du lit. Il epongea son front encore un peu humide avec un linge propre. Malgres le temps qui passait il avait encore du mal a ne pas être subjugué par son charme naturel. Il la toisait quelques secondes avant de lui adresser quelques mots d'une voix douce.

-Comment vous sentez vous?

Elle observa l'homme pendant quelques instants avec nervosité, ne sachant pas si elle pouvait lui faire confiance. Les ennemis étaient si nombreux en terres Ekaryssiennes. Elle plongea ses yeux dans les siens. Ce qu'elle y vit la rassura. Ils étaient profonds et semblaient emplis de sincérité. C'est alors qu'il lui demanda comment elle se portait. Le timbre de sa voix lui apporta réconfort.

- Je me porte beaucoup mieux messire ...

Elle tenta de s'assoir, mais n'en trouva pas la force de s'exécuter. Son petit corps couvert de blessures la faisait tant souffrir. Timidement, elle prit la main de l'étranger et lui demanda :

-Messire, laissez-moi vous remercier pour votre hospitalité et pour les gentillesse que vous m'accordez. Je vous serai éternellement reconnaissante d'être venu à mon secours. Dites-moi... ou suis-je ?

Kerhad fut ravi de la voir ainsi. Il la laissa plonger son regard dans le sien, en profitant pour faire de même...s'y noyant presque dans tant de candeure.
Si l'empire était a l'origine de tout ceci, il était evident desormais qu'ils étaient bien plus forts que ce qu'il pensait.

Lorsqu'elle lui prit la main, Kerhad fut parcourru d'un leger frissonnement. Ses mains étaient si douces...

-Ne vous en faites pas vous êtes en sécurité ici. Vous vous trouvez dans une bourgade proche d'Ekarystadt, fief des Loups de Keliath.

La voyant esquisser une grimace de douleure en essayant de se relever, il ajouta.

-Ne bougez pas, vous avez besoin de repos. Vos questions attendront que vous soyez rétablie. Je vous ai apporté de quoi reprendre quelques forces.

... Toc toc toc ...

Personne ne répondit. Peut être que personne à l'intérieur de la chambre n'avait entendu... ou encore personne n'avait réussi à identifier ce faible son.
Plus fort ?

... Toc toc toc ...

Cette fois, l'homme qui avait frappé était certain qu'on l'avait entendu faire. Visiblement tourmenté, il était légèrement essoufflé. L'angoisse ou l'empressement ? Probablement un peu des deux... En effet, dès qu'il avait eut la nouvelle, Cunoblin s'était empressé de se rendre sur les lieux ou, comme on lui avait rapporté, "Une magnifique jeune elfe avait été retrouvé, presque morte".
Comment avait-il pu savoir ? Si quelqu'un lui avait posé la question, il n'aurait probablement pas répondu, tant son anxiété prennait le dessus. Mais comme personne ne songea même à lui demander, nous ne pourrons savoir par quel messager l'oppidum Bellovaque avait été prévenu.
Une fois sur place, le seigneur Keltoï avait rapidement était orienté par les témoins de la scène... et à présent, il frappait à la porte, sans qu'on en vienne lui ouvrir, ce qui l'agassa quelque peu...

* J'entre ? *

Cunoblin hésita quelques instant... Mais le tourment l'emporta, et il se décida à actionner la poignée... Doucement, il ouvrit la porte...
Kerhad se tenait devant lui ; lui cachant la vue de l'Elfe encore couchée. Il su tout de suite que cet homme était le Meneur des Loups.. Quel prestence !...

Kerhad... est-ce que c'est Elle ? Il faut que je le sache...

Sans se retourner Kerhad répondit au nouvel entrant.

-C'est bien elle Cunoblin. Si tant est que tu parles de l'elfe retrouvée blessée dont tout le monde parle au village.

Cunoblin n'avait jamais discuté auparavant avec Kerhad si ce n'est par missives, pourtant Kerhad semblait l'avoir reconnu sans même le regarder... Enfin le temps n'etait certainement pas a ce genre de questionnements sans importance.
Kerhad enchaina.

-Si tu veux la veiller je te la confie quelques instants, j'ai une chose a faire en ville, j'ai donc besoin d'une personne pour rester aupres d'elle.

Cunoblin fut flatté, à la fois d'avoir été reconnu par Kerhad alors qu'il ne s'étaient jamais vu (mais comment as-t-il su ?), mais aussi de la confiance que lui témoignait déjà le Meneur des Loups. Le Keltoï était également impressionné par la stature de Kerhad. Il mit quelques instants à répondre...

Ne t'en fais pas Kerhad... je prendrais soin d'elle plus que de moi même.
* Surtout si c'est Elle... *

Cunoblin ne voyait toujours pas le visage de l'elfe... mais il se risqua, après avoir pris une grande respiration :
... Ocëannya ? ...

Il avait posé cette question d'une voix douce et tremblante, juste avant que Kerhad ne se retourne pour sortir.

Lentement, le Keltoï s'approcha du lit. Mais il ne s'installa pas dessus. Il posa un genou à terre et approcha son visage de celui d'Ocëannya. D'un geste tendre, il essuya la larme sur la joue de l'elfe... mais il ne se préoccupait pas de ses propres larmes qui commençaient à perler. Il ne supporter pas de voir Ocëannya dans cet état.
Il passa sa main dans la longue chevelure blonde d'Ocëannya ; puis, il plaça cette même main contre sa joue... Il sentit alors l'elfe frissonner.

Cunoblin avait l'autre main posé sur sa propre jambe, le poing serré. Il enrageait. Qui avait osé lui faire ça à Elle ? Plusieurs sentiments se mêlèrent dans sa tête. Il était à la fois soulagé de voir qu'Ocëannya semblait aller mieux que ce qu'on lui avait rapporté ; il était également heureux d'être enfin à nouveau à ses côtés. Mais plus que tout, son coeur était plein de haine... Il voulait détruire celui qui avait osé faire ça. Simplement le détruire...

Le Keltoï regarda longuement la silhouette parfaite de l'elfe. Il ne pouvait que la deviner par les formes que prennaient les draps, mais il devinait sans peine son corps meurtri... Il garda le silence un long moment, regardant successivement les yeux d'Ocëannya et le vide...

Puis, il brisa le silence, d'une simple question.

Qui ?

Elle soutint son regard durant un court instant, car elle savait que ses yeux la trahiraient. Non, il ne devait pas savoir, pas encore... Lui avouer qui avait chargé son peuple serait le conduire à une mort certaine, car elle savait au fond de son coeur, il chercherait à la venger... Lui son humble protecteur. Comment lui avouer que depuis sa naissance elle était promise à un autre que lui... Ocëannya eu un pincement au coeur en y songeant. Le seigneur Keltoï et son armée n'étaient pas de taille à lutter contre son futur époux, le puissant Ozgolth, Roi des terres entourant la Forêt enchantée. Avec sa voix envoutante et un air empli d'innocence, elle lui répondit :

- Cunoblin, mon tendre seigneur, ne vous en faites pas pour moi. Nous les Elfes, avons la capacité de nous remettre rapidement sur pied. Il me faudra tout au plus 2 lunes pour retrouver pleinement ma forme. N'ayez pas l'air si inquiet. Croyez-moi, ça ira... Votre présence à elle seule me fait sentir déjà beaucoup mieux.

*Écoute ton coeur Ocëannya... tu dois renoncer... renoncer à cet amour. Le faire pour Lui. Uniquement pour Lui. Si le roi venait à connaitre tes sentiments pour le seigneur Keltoï, ceci provoquerait sa perte ... Ça, jamais tu ne pourra le supporter*

Le regard vide, elle posa les yeux sur Cunoblin. Il n'y avait pas d'autres solutions, elle le savait. Les prochains mots seraient difficile à prononcer, mais elle ne trouvait aucune autre issue. Elle ferma les yeux et prit son courage à deux mains.

- Veuillez me pardonner... je... je crois qu'il est maintenant temps que vous me laissiez seule. J'ai grand besoin de me reposer.

La honte submergea la jeune femme Elfe. Elle n'avait pas eu le courage de lui dire de ne plus chercher à la revoir. Aussitôt remise sur pied, elle quitterait ce village pour ne plus jamais y revenir. Cunoblin resterait à jamais graver dans sa mémoire.

Pendant ce temps quelques lieus plus loin au village de Lupus.

- Vous êtes certaine que cela suffira?

Kerhad semblait quelque peu inquiet. Lui qui avait pourtant toujours l'air si sur de lui, si maître des evenements, cette fois-ci il semblait un autre homme. Son regard serain, reconforteur et plein d'espoir, qui lui avait vallut de mener tous ces hommes hors d'Albion, était cette fois ébranlé par une chose qu'il avait du mal a expliquer lui même.

-Le trop est l'ennemis du bien sir. N'essayez pas de trop en faire ou vous causerez plus de mal que de bien.

Kerhad savait que cette vieille femme avec laquelle il avait des affaires a regler avait parfaitement raison, pourtant au fond de lui il n'avait pas l'impression que tout ce qu'il puisse accomplir puisse suffir.Mais dans ce domaine-ci, il n'était pas expert et il se décida de ne pas en faire a sa tête.

-Vous avez certainement raison, je vous fais confience, et espere que je n'aurai pas a le regreter.

Kerhad avait achevé ce qu'il avait a accomplir au village et était pret a retourner aupres d'Ocëannya. Cunoblin avait bien dû veiller sur elle, du moins il l'ésperait.

Cunoblin ne se doutait en rien de ce que Kerhad était en train de faire... Il était toujours dans la chambre... si près d'Ocëannya, et cependant si loin... Les derniers mots de l'elfe raisonnaient dans sa tête comme un mauvais refrain... Pourquoi ? Pourquoi voulait-elle qu'il sorte ? Lui en voulait-elle en quoique ce soit ?
Cunoblin la regardait, incrédule... Il souhaitait prendre soin d'elle, et elle lui demandait de sortir... que faire ?

Deux phrases s'entrechoquaient... deux phrases contradictoires.... La première, avait réchauffé son coeur...
* Votre présence à elle seule me fait sentir déjà beaucoup mieux. *

La seconde, quant à elle, avait brisé cet instant magique, ou il avait cru qu'enfin ils seraient réunis...
* je... je crois qu'il est maintenant temps que vous me laissiez seule *

Le Keltoï ne pouvait faire autrement que de s'exécuter... Il n'allait pas lui imposer sa présence si elle ne la souhaitait pas. Il hésita cependant quelque peu, noyant son regard dans celui d'Ocëannya... Puis, lentement, il se redressa, soufflant quelques mots en essayant de masquer l'émotion de sa voix (peine perdue !).

-Ma douce Ocëannya, si tel est votre désir, je ne puis faire autrement que de vous laisser. Sachez que je ne serais jamais loin de vous... Dites mon nom et j'accours.

* Vous êtes en mon coeur mon amour... pour toujours et à jamais *

Il n'osa pas prononcer cette dernière phrase... peur de trop se dévoiler... peur de verser des larmes... peur d'être trop direct...
Le Keltoï se dirigea lentement vers la porte... marqua un temps d'arrêt, espérant secrètement qu'elle le rappelle à ses côtés... Puis sorti.

A peine à l'extérieur, il s'assit. Il allait attendre là... Que pouvait-il faire d'autre ?

Elle observa Cunoblin s’arrêter à quelques pas de la porte. Prestement, elle leva un bras en sa direction, pour chercher à le retenir. *Ne me quittez pas…* Cependant, les mots lui manquèrent. Aux tréfonds de son cœur, elle espérait qu’il reviendrait vers elle. *Demeurez à tous jamais à mes côtés… * Hélas, il n’en fut rien. Cunoblin avait continuer son chemin et refermait dorénavant la porte derrière lui. Une immense vague de tristesse envahit Ocëannya, l’accablant de remords. Fermant les yeux, elle revit les détails de son visage; la profondeur de ses yeux, la dureté de ses traits lorsqu’il lui avait demandé simplement « Qui », le contour de sa bouche… *soupir*

Ocëannya contempla la pièce à la recherche de ses effets personnels. Malheureusement, elle ne vit ni son carquois, ni son baluchon. Sans ses précieuses herbes rares, sa guérison tarderait, voire même quelques semaines. Elle ne pouvait demeurer en ces lieux aussi longtemps, car le peuple d’Éowynia avait besoin de sa souveraine. Une concoction de Bourse-à-pasteur - plante extrêmement rare que l’on retrouve uniquement dans la Forêt Enchantée - était son unique moyen de se remettre sur pied rapidement. Que faire ? Ocëannya se dit qu’elle n’avait autre choix que d’attendre.

Avec un pincement au cœur, elle songea à son peuple aimant. Les attaques avaient-elles cessées ? Le Roi Ozgolth avait-il quitté la Cité d’Éowinya ? Pire encore, suivait-il ses traces ? Cette pensée l’a plongea dans un état de panique. L’Antre des Loups serait alors en danger …

Quelques instants apres sa petite expedition non loin, Kerhad remontait deja les marches de la batisse qui acceuillait Ocëannya. En haut, il pu voir Cunoblin sur le pallier le visage semblant dépité.
Il n'eut pas besoin de lui poser de questions pour immaginer le genre de choses qui avait pu s'être passé à l'interieur.
Kerhad passa sans sourciller et se contenta d'une petite tape dans le dos de Cunoblin lorsqu'il arriva a sa hauteur.

-Un Loup N'abandonne jamais Cunoblin.

Kerhad n'attendit pas de réponse et poussa la porte de la chambre d'Oceannya. Elle semblait bien reveillée, et perdue dans ses songes. Kerhad jeta un oeil en direction du plateau de nourriture resté desesperement plein.
Il se dirigea vers le lit au bord duquel il s'assit. Il sortit de sa besace une petite bouriche sentant bon divers parfums champetres. Il la déposa sur les genoux de l'elfe avant de s'expliquer.

-A defaut de vous nourrir, avec ceci vous pourrez au moins vous soigner.

À nouveau, la porte se fit entendre. Ocëannya en tressauta, espérant que ce soit Cunoblin qui réapparaîtrait. L’homme ne fut pas le sien. Néanmoins, elle fut ravie de revoir son tendre sauveur. Elle contempla un moment le présent qu’il avait gentiment déposé sur ses genoux. Avec délicatesse, elle ouvrit la besace. Rapidement, Ocëannya fit l’inventaire des plantes, à la recherche d’une Bourse-à-pasteur. Malheureusement, elle n’en vit aucune. La sauge qui s’y trouvait, pouvait à tout de moins la soulager de quelques souffrances. Un sourire apparut sur ses lèvres à la vue des feuilles de mandragores séchées. L’homme ne savait certainement pas que cette plante, une fois filtrée, avait la propriété de faire naître l’amour chez la personne convoitée.

- Messire, je suis très touchée pour tout ce que vous portez à mon égard. Vos délicatesses font de vous un homme empli de bonté. Je vous en serai éternellement reconnaissante. Je vous en prie, approchez-vous près de moi.

La présence de l’étranger la réconfortait grandement. Il s’était montré d’une grande générosité envers elle. Le Bien existait donc encore. De sa voix angélique, elle lui dit :

- Je me nomme Ocëannya, souveraine de la Cité d’Éowynia. Ma monture m’a conduite dans votre domaine alors que j’étais inconsciente. Soyez assuré que je ne cherche nullement à perturber vos terres. J’aimerais tant en connaître davantage sur vous…

Kerhad pu déceler un regard amusé de l'Ocëannya lorsqu'elle ouvrit la petite bouriche, laissant ses mains effleurer les diverses herbes medicinales. Il laissa guère paraitre cette constataion et vint s'approcher à la demende de l'elfe. Cette derniere semblait avoir une aussi belle voix que le reste de la personne -Ce qui n'était pas rien-.

Kerhad prit la main d'Ocëannya avant d'y apporter ses levres dans un digne baise main.

-Enchanté dame Ocëannya. Les gens ici bas me nomment Kerhad, et je suis le responsable de ce village de Lupus, qui acceuille les membres des Loups de Keliath.

Kerhad plongea son regard dans celui -diablement hypnotisant- de son hôte. Elle semblait emprise d'une profonde tristesse qui se melait a sa candeure naturelle. Les affres de ses blessures remontaient a bien plus loin semblait-il qu'a cette attaque qui l'avaient laissées en cet état.

- Vous êtes ici chez vous Ocëannya. Reposez vous tout le temps qu'il s'averera necessaire, et même plus si le coeur vous en dit. Nos terres ne seront pas plus en danger avec vous dedans, et passé l'evennement de votre venue, les habitants retourneront bien vite a leurs occupations.

Kerhad marqué une petite pause dans son discourt qu'il prononcait d'une facon douce et reposante.

- Je ne sais si mieux me connaitre vous aidera a aller mieux, mais je n'hesiterai pas a répondre a vos questions.

Ses grands yeux, d’un magnifique bleu océan, s’écarquillèrent lorsque l’homme se présenta comme étant le chef du village. Kerhad… Si attentionné… Kerhad… Si protecteur…

- Messire… je ne puis abuser encore de votre hospitalité. Autrement, ma présence sera une menace pour votre village…

Ocëannya marqua une pause. Elle songea au Roi Ozgolth et à son armée destructrice. La peur se lisait maintenant dans ses yeux. Elle fixait à présent le vide. Lui raconter… tout Lui dire… D’une voix tremblante elle dit au chef :

- Par respect pour vous et votre peuple, je me dois de tout vous raconter. Dès la première lune de ma naissance, je fut promise au Roi Ozgolth. Un seigneur pour qui la barbarie était synonyme de divertissement, de gloire et de pouvoir. Je ne pouvais envisager de vivre auprès d’un tel homme sans connaître un jour l’amour. J’ai donc fuit mon village natal. Durant mon escapade, j’ai eu la chance de rencontrer d’honnêtes personnes de toutes races. Ensemble, nous avons battit un sobre village du nom de Éowynia situé au cœur de la Forêt Enchantée. Nous y avons vécu paisiblement, jusqu’au jour… -ses yeux s’emplirent de larmes – … jusqu’au jour ou le Roi retrouva ma trace. Mon peuple n’était pas de taille à subir pareil assaut. – tous ses membres tremblaient- Nous avons lutté du mieux que nous le pouvions. Sachant que le Roi voulait s’en prendre uniquement à moi, j’ai enjambé ma monture, afin de l’éloigner de ma Cité. Mes blessures étant nombreuses et profondes, je me suis évanouie et mon cheval ailé m’a conduite à votre village. Vous voilà maintenant mieux informé et également en mesure de comprendre que pour votre bien à tous, je dois rapidement quitter vos terres, car je crains que le Roi soit déjà en route pour venir me quérir.

Plus que tout au monde, Ocëannya craignait d’être jugée par son valeureux protecteur. Un sentiment honteux envahissait la douce Elfe. Elle aurait pu éviter tout ça… simplement en épousant cet ignoble Roi. Non, elle avait préféré choisir la liberté. Un luxe dont son peuple avait chèrement payé.

- Puis-je vous demander une bassine d’eau chaude et mes effets personnels afin que je puisse me faire des cataplasmes de sauge ? Ceci me permettra d’alléger mes souffrances et ainsi quitter vos terres avant la levée du jour.

* Un Loup n'abandonne jamais... Mais Kerhad, je n'ai pas abandonné... Je n'ai fait que respecter la volonté de la personne la plus chère à mon coeur... même si cela me le brise... *

Resté à l'extérieur, Cunoblin était perdu dans ses pensées. L'état d'Ocëannya... La joie qu'il avait pu lire sur son visage lorsque leurs regards s'étaient croisés... Et cette phrase.. cette requête désespérante de rester seule... Tout ceci tournait sans cesse dans la tête du Keltoï.

Cunoblin était en proie à un trouble profond, ne sachant pas s'il avait réellement fait le bon choix en sortant... Ce trouble avait était accentué par la réaction de Kerhad... Mais ce n'était pas ce qui était le plus important à présent...
Si quelqu'un avait pu approcher, au plus prêt du dirigeant de l'oppidum Bellovaque, il aurait été extrêmement surpris de voir une intense lumière, à peu près au niveau de l'épaule de Cunoblin. De même, on aurait pu remarquer que le Keltoï parlait à voix basse... Parlait-il seul ? ...
Seuls quelques mots pouvaient se distinguer...

... Lac des Songes... regrette ma sortie ..... espère un retour ? ....
.... un grand danger ? Lequel ? .....

Et quelques secondes après, Cunoblin se levait et se dirigeait vers la porte de la chambre, l'air décidé. Lorsque celle-ci fut entrouverte, il entendit la voix qui le touchait au plus profond de son âme.

....et ainsi quitter vos terres avant la levée du jour.

Ces paroles lui portèrent un nouveau coup au coeur... Il resta comme paralysé, la main sur la poignée de la porte...

Kerhad laissa Ocëannya raconter son histoire qu'il écoutait d'une oreille attentive -S'il y a bien une chose qui caracterisait Kerhad c'était bien sa facultée d'écoute-.
Le roi qui ma poursuivait, la fuite, le danger...Voila bien des points qui expliquaient l'état de l'elfe, mais finalement ce n'était pas ce qui interessa réellement Kerhad. Non ce qu'il retint veritablement de ses paroles était l'intention de cette derniere de les quitter aussitôt qu'elle le pourrait pour tenter de les preserver.

Kerhad se releva du lit et empoigna ne bassine qui était posée au sol.

- Je vais de ce pas vous chercher de quoi préparer vos cataplasmes, mais a la seule condition que vous ne quittiez pas les lieux avant d'être tottalement remise sur pied.
Peu m'importe votre roi et le danger qu'il présente. Je n'ai pas fondé les Loups de Keliath sur la peur du danger et ne céderait jamais devant ce dernier. Je n'ai encore moins déja abandonné une personne qui avait besoin d'aide, et n'ai pas non plus l'intention que vous soyez celle qui me fera mentir.
Que votre roi vienne, et les loups sauront l'acceuillir comme il se doit.

Kerhad n'avait pas entendu l'arrivée du Keltoï dans la piece mais pouvait nettement percevoir sa presence.Encore une fois une telle perspicacité aurait certainement déstabilisé ce dernier si ses pensées n'avaient pas étés absorbées par des choses bien plus importantes.

- N'êtes vous point d'accord Cunoblin? Allons nous laisser cette jeune elfe a son triste sort sans l'aider?

* Mais comment as-t-il su ? ... Il me tourne le dos... et je n'ai pas fait le moindre bruit... Après tout, cela ne m'étonne pas. C'est bien un Loup !! Et le chef de la meute qui plus est !! *

Cunoblin poussa la porte, espérant qu'Ocëannya n'imaginera pas qu'il l'espionnait... après tout, ce n'était pas le cas ! Il allait entrer tout simplement. Il entra silencieusement, et referma la porte. Il adressa un bref regard à Kerhad, puis observa tendrement la douce Ocëannya. La présence de l'elfe était un réconfort pour son coeur... non il ne pouvait la laisser partir, surtout la sachant en danger.


Tu as raison Kerhad... Il m'est impossible de laisser Dame Ocëannya repartir ainsi.
Puis, s'adressant à Elle : Ocëannya... jamais je ne serai aussi bien qu'en votre présence... Le simple fait de croiser votre regard réussit à réchauffer mon coeur. Restez je vous prie !
Je ne sais quels sont les périls que vous devez affronter... Mais sachez qu'ils trouveront en ma personne une opposition tenace, et que tant qu'il me restera un souffle, j'empêcherais quiconque de vous faire du mal.

Il sorti son épée trévire -chose rare, car il préférait se battre à la hache... Mais dans le cas présent, la sortie de son armé n'était pas belliqueuse-. Il posa un genou à terre, faisant face à l'elfe. Il pointa la lame étincelante de son épée vers le sol, et posa son autre main sur sa poitrine. Il regarsa Ocëannya dans les yeux, et s'adressa à elle, oubliant en cet instant la présence de Kerhad.

Mon épée est votre, mon bras est votre, mon coeur était, est et sera votre ... ma vie est votre.

Sa voix était assurée, et son regard démontrait sa détermination.

Non loin de là.
Sous un arbre, Karon Athanase narrait aux enfants du village, avec son ami Aëngius, leurs aventures qu'ils vécurent pendant la grande guerre d'Aysle.
Ils s'engaillardissaient en mimant leurs assauts, quand les guerriers s'arrêtèrent en fixant l'horizon.
Un cheval ailé se posa en catastrophe au pied du village.

Sans perdre un instant, Athanase lança à son complice :
- Veille sur les enfants et ramène-les aux villages!

En s'éloignant suffisement, d'une invocation brève, d'imposantes ailes de plumes naquirent de son dos.
Puis d'un saut athlétique suivit d'un battement d'ailes puissant, il s'éleva dans les airs.

Peu de temps après, il attérit sur la place principale déplaçant une masse d'air soulevant de peu les villageois autour de lui.
Ses ailes se défirent doucement, puis fulminèrent sous le vent avant de s'évanouir complètement.
Il accourut à l'endroit où le cheval avait touché terre.

- ( Des traces de sang au parfum elfique…
Même le sol poussièreux a du mal à le soullier!
Cependant, je n'arrive pas à savoir s'il s'agit d'un homme ou d'une femme, l'effluve est trop forte...!
Il doit être recouvert de son propre sang.
Apperement, c'est Kherad qui l'a transporté.
Il va falloir s'attendre à tout…!
Autant aller voir ce qui se passe.

Il se releva et commença sa marche.

Même sans ces larmes de sang, le chemin est tout indiqué avec cette fragrance. )
"Karon dour ha spederel kadarn!"


A ces mots, les gouttes carmins sur le sol se reformèrent et le suivirent en dansant comme de petites luciolles.
Aëngius le rejoignit au moment il arriva devant la maison où s'arrêtaient ces traces.
Le Pégase attendait nerveusement devant la porte.

- Je vais rester avec lui, il a l'air appeuré! S'exclama l'homme-oiseau.
De toute façon, il me dira ce qui s'est passé.

Athanase acquiesa de la tête et entra…